1. PRATIQUE UTILISÉE HABITUELLEMENT

Pendant le transport depuis les centres de production jusqu’à la laiterie, le lait peut souffrir des altérations à cause de sa mauvaise qualité d’origine ou de l’hygiène des équipements avec lesquels il entre en contact. Le lait est un produit très sensible à la dégradation par des agents microbiologiques qui nuisent à sa qualité et à sa transformation postérieure, et peut de ce fait représenter un danger potentiel pour la santé publique. En outre, il faut s’assurer de l’absence de substances étrangères tel que les antibiotiques ou d’adultérations de la composition. Pour cela, deux types de contrôles doivent être effectués par des agents spécialisés, l’un au sein de l’exploitation, avant le chargement du lait dans la citerne de transport, et l’autre au sein de la laiterie, avant le déchargement de la citerne de transport. Parfois, le manque de connaissance, de préparation ou d’engagement fait que ces opérations ne sont pas réalisées d’une manière parfaitement correcte et que l’on peut observer des défaillances dans le respect de la surveillance au moment de la récupération du lait et pendant les contrôles, avant et après le chargement des citernes dans les centres.

2. DESCRIPTION TECHNIQUE DE LA BONNE PRATIQUE

En Espagne, les décrets royaux [Reales Decretos] 1728/2007 et 752/2011 font mention des contrôles des paramètres devant être vérifiés dans le lait, par la personne chargée de prélever les échantillons au sein de l’exploitation, d’une part, et, de l’autre, par le technicien chargé de la qualité au sein de la laiterie. Les conditions de la traite, du transport et de l’analyse des échantillons de lait procédant des réservoirs des exploitations et des citernes de transport sont également fixées. Cette norme modifie et complète le décret royal 217/2004 (régulation de l’identification et du registre des agents, établissements et contenants intervenant dans le secteur laitier, ainsi que du registre des mouvements du lait). De cette façon, le système d’information LETRA Q est complété.
Les contrôles mentionnés comprennent l’inspection visuelle de la chambre froide ou du contenu de la citerne, le cas échéant, le contrôle de la température, des conditions de propreté du réservoir et de la chambre, ou de la citerne, la détermination de l’acidité ou de la stabilité à l’alcool, la détection de traces d’antibiotiques et le contrôle des conditions de transport jusqu’à la laiterie des échantillons de lait cru recueillis dans l’exploitation.
Concernant les échantillons, les conditions requises quant à la personne chargée de les prélever (personne rattachée à la laiterie), la marche à suivre et la fréquence des prélèvements, ainsi que l’étiquetage (identification individuelle) et les caractéristiques du laboratoire auquel les échantillons doivent être envoyés (enregistrés dans la « base de données LETRA Q ») sont également définis.

Conditions requises pour la mise en œuvre

• Personnel qualifié : la personne chargée du prélèvement au sein de l’exploitation et le technicien chargé de la qualité au sein de la laiterie doivent être convenablement habilités.
• Équipements et réactifs pour les analyses.
• Matériel pour le prélèvement des échantillons et leur conservation pendant le transfert jusqu’au laboratoire.
• Élaboration d’un plan annuel de prélèvements. Mise en place d’un protocole de non-conformités. Communication avec la base de données.

Avantages

• Garantir la qualité higiénico-sanitaire du lait. Augmenter et garantir la qualité du produit transformé.
• Éviter les contaminations dues aux mélanges avec des produits de basse qualité. Réduire le coût de l’élimination des déchets et/ou le coût de dépuration. Paiement pour la qualité au producteur.

Inconvénients

• Coût (personnel, formation, équipement, matériel, réactifs, laboratoire d’analyse, etc.).

3. BENCHMARKING (avantages comparatifs)

Avantages comparatifs économiques

• La réalisation de contrôles sur le lait au sein de l’exploitation et de la laiterie implique une sécurité accrue et une augmentation des bénéfices économiques. D’une part, la contamination par des laits défectueux, obligeant à éliminer l’ensemble du lot, est évitée et le risque de problèmes sanitaires diminue. D’autre part, ces contrôles préalables permettent d’ajuster les paiements à la qualité de la matière première.

Avantages comparatifs environnementaux

• Réduction du volume de déchets généré. Moindre consommation de ressources (énergie, eau, etc.)

Avantages comparatifs sociaux

• Sécurité alimentaire accrue.
• Amélioration de la qualité de la matière première et donc du produit. Création d’emplois et d’économie.